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Le gaspillage d'ici

Dernière mise à jour : 21 févr. 2022





Saviez-vous qu’au Burkina Faso par exemple, il est socialement inacceptable de jeter de la nourriture? Quand nous étions petits, les anciens nous disaient que si l’on gaspillait la nourriture, nous ne serions pas de bonnes personnes et que la sorcière viendrait nous avaler pendant la nuit. Vous dire à quel point cela est important dans mon pays.

En France, depuis le 1er janvier 2022, il est interdit de détruire les invendus des produits non alimentaires. Cette mesure forte est à saluer. Elle vise à réduire le gaspillage et à protéger l’environnement. L’objectif de la loi est de réemployer, réutiliser ou recycler les produits non alimentaires. Cela devrait permettre de sauver une grande part des 280 millions d’euros annuels d’invendus.

La nouvelle loi en France s’inscrit dans la pratique de plus en plus populaire de l’économie circulaire, que ce soit via les friperies ou des plateformes comme Marketplace ou Kijiji, qui permettent de faire des économies et de donner une seconde vie aux articles. Au Canada, rien que le gaspillage alimentaire représente chaque année 31 milliards de dollars de déchets1. Pourtant, aucune loi n’encadre le gaspillage alimentaire et les invendus non alimentaires au Canada et au Québec. Cela fait que les producteurs, les importateurs, les revendeurs, etc. ont toujours le droit de détruire leurs invendus comme bon leur semble.

Socialement, le gaspillage constitue un des abus de notre société actuelle, surtout en sachant les enjeux entourant les différentes hausses du coût de la vie actuellement. Devons-nous autoriser l’incinération des invendus de vêtements quand, au Québec, il y a des personnes qui ont de la difficulté à s’acheter des vêtements en raison des coûts trop élevés? Aujourd’hui, les prix des appareils électroniques, des électroménagers, sont tellement élevés que la plupart des gens doivent s’endetter sur de longues périodes pour pouvoir les acheter et ce, sans parler de la désuétude programmée pour laquelle il n’y a encore aucune législation d’adoptée.

Au niveau environnemental, on pourrait aussi sauver beaucoup d’émissions de gaz à effet de serre. En France, l’incinération des invendus occasionne jusqu’à 20 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre2. Au Canada, le gaspillage alimentaire provoque 11,2 millions de tonnes métriques de résidus alimentaires qui pourraient être réutilisés3. Il existe des entreprises qui ont décidé de faire de la lutte contre le gaspillage alimentaire leur cheval de bataille. C’est le cas par exemple de Flashfood et de FoodHero qui, en plus de lutter de contre le gaspillage, permettent de faire des économies importantes, mais ce n’est pas suffisant.

Nous trouvons ce manque d’encadrement aberrant et nous souhaitons que le gouvernement adopte une loi pour cesser ces pratiques. Un encadrement légal de nos autorités gouvernementales permettrait de créer aussi une nouvelle économie autour de ces invendus. Au lieu de les détruire, ils pourraient être revendus à des prix beaucoup plus abordables. Cela devrait permettre à la fois de créer des emplois et diminuer le gaspillage de ressources, qui restent limitées.


Ismaël Koanda

Chargé de projet en défense de droits collectifs



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